Chapitre 4 : Un Monastère en ruine
Mercedes avait rejoint le Monastère en longeant la frontière entre le Royaume et l'Alliance, jugeant que c'était le chemin le plus sûr. Elle regrettait que ces amis ne soient pas venus avec elle, les liens qu'ils avaient forgés cinq ans plus tôt c'étaient progressivement rompus. Sylvain et Annette portaient de lourds poids sur leurs épaules, tout comme Ingrid, elle avait bien conscience de cela. Quant à Felix, malheureusement, elle ne savait pas à quoi il pouvait bien penser, l'assassin ne vivait plus que pour lui-même et avec lui-même désormais. Elle ne le comprenait plus.
Après un énième défilé, elle vit enfin l'immense bâtisse en ruine. Cinq ans déjà … Cinq ans que cette guerre faisait rage, un torrent de haine et de violence qui avait déjà emporté des milliers de vies. Elle se demandait parfois ce que devenaient leurs anciens camarades des autres maisons, et Dedue, qui avait disparu suite à la mort de Dimitri. Elle finit par arriver non loin du village de Garreg Mach, situé en contrebas du Monastère. Elle s'y était souvent promenée auparavant, avec Annette.
L'Ordre de Seiros venait d'arriver au Monastère par la grande porte, celle qui donnait sur le marché, à l'époque où il y avait un marché. L'état des lieux était pitoyable, tout était en ruine, même la voûte de la cathédrale. Cyril s'était immédiatement mis à la nettoyer, imité par les membres de l'Ordre déjà présents. Chacun avait repris ses quartiers, mais la bâtiment réservé aux dortoirs des élèves était bien vide désormais. Marianne, qui avait rejoint l'ordre dans sa recherche de l'archevêque Rhéa après la bataille de Garreg Mach, eu une pensée pour son délégué de maison et pour Hilda, qui avaient toujours essayé de l'aider à s'intégrer parmis eux du mieux qu'ils le pouvaient. Elle espérait que le brun avait reçu sa lettre. Même si elle les avait abandonnés cinq ans plus tôt, elle n'était pas insensible aux problèmes de ces camarades. Si l'Ordre de Seiros et les cerfs d'or coopéraient, alors peut-être que l'Alliance survivrait à cette guerre, et qu'ils retrouveraient l'archevêque par la même occasion. C'était ce qu'elle voulait croire en tout cas.
La guerre était au point mort, mais le rapport de force était à l'avantage d'Edelgard. Si les affrontements se poursuivaient, elle gagnerait à coup sûr contre le Royaume. Et si les derniers duchés libres de Faerghus tombaient, alors l'Alliance de Leicester tomberait à son tour.
- Et bien, murmura une voix dans l'ombre, sa Majesté avait raison. La fille du margrave Edmund, l'Ordre de Seiros et même la grande sœur du Chevalier macabre. Tout cela promet d'être des plus … intéressant. Voyons comment les choses vont évoluer.
Mais personne n'avait vu la bête qui rodait dans ces ruines, avide de vengeance. Un monstre qui avait soif de sang, un monstre pire que la mort en personne.