Chapitre 30 : Saint Valentin et Journal de Jedusor
Durant les jours qui suivirent, Harry resta à l'infirmerie, silencieux. Il n'articula aucun mot. A personne. Il dormait, pleurait et jouait de son violon sous le regard triste et impuissant de Mme Pomfresh. Mais au bout de trois jours, l'infirmière mit le Serpentard gentiment dehors pour qu'il respire un air différent et essaie de se changer les idées.
« Va en cours, Harry, » avait-elle dit avec douceur. « Ou balade-toi dans le château, ou fais ce que tu veux tant que tu respectes le règlement. Reviens dormir ici si tu veux mais je veux que tu sortes, d'accord ? »
Le garçon avait hoché la tête et avait erré deux jours dans les couloirs sans savoir quoi faire. Il était perdu. Les élèves qu'il croisait le regardaient étrangement sans que cela ne lui fasse quelque chose. Pourtant tous les élèves se demandaient ce qu'il se passait, la rumeur courait que le Survivant avait été vu sortir en courant de sa salle commune comme s'il avait le feu aux fesses et qu'il n'était jamais revenu. Certains disaient même que c'était lui qui avait attaqué Hermione Granger. C'était naturellement faux et les professeurs démentirent rapidement cette rumeur lors d'un repas mais cela n'empêcha pas la peur envers le jeune Serpentard de s'insinuer petit à petit dans le cœur des élèves les plus crédules. D'autres, surtout les plus âgés des élèves, avaient pitié d'Harry, déjà qu'il n'avait pas beaucoup d'amis, une seule en réalité – et cela était un secret pour personne – et maintenant il se retrouvait seul. Il était tout bonnement impossible qu'il soit l'Héritier de Serpentard, il n'aurait jamais attaqué sa seule amie.
Finalement, Harry retourna en cours mais il n'était pas très attentif. Il prenait difficilement note bien qu'il essayait mais son esprit revenait constamment sur la vision d'Hermione figée soit devant cette fenêtre soit sur son lit à l'infirmerie. Il était un rien plus actif en cours pratiques mais ne réussissait pas beaucoup. La seule exception à l'ensemble du tableau était les potions. Il avait cuisiné toute sa vie, c'était devenu pour lui une seconde nature. Rien de bien compliqué à suivre une recette et il le faisait avec des gestes sûrs et habiles alors même que son esprit vagabondait.
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Severus était dans la Grande Salle et n'avait qu'une envie en ce jour maudit : fuir vite, fuir loin et aller vomir dans un coin. Si les élèves pétrifiés se réveillaient aujourd'hui, ils sauraient tous de quel jour il s'agissait. La Saint Valentin. Tous ses collègues tiraient une tête de six pieds de long à l'exception de Dumbledore et Lockhart . C'était d'ailleurs ce dernier le responsable de toute cette horreur. La pièce était en rose ! Partout où les sombres onyx du Maître des Potions se posaient, il n'y avait que cette couleur horrible. Il en avait les yeux qui piquaient. Des fleurs immenses et des banderoles étaient accrochées partout, des confettis en forme de cœur tombaient du plafond magique et de petits cupidons ailés volaient partout dans tous les sens. Et Lockhart était vêtu d'une robe rose également et arborait son sourire qui donnait envie à l'ex-Mangemort de commettre le meurtre parfait.
Mais le pire était en cours, toutes les dix ou vingt minutes, un cupidon entrait dans sa salle de classe pour courtiser, réciter un poème ou jouer une petite chansonnette à ses élèves, parfois pour la plus grande gêne de ces derniers, ravivant ainsi son envie de tuer le bouffon responsable de toute cette folie.
Severus retint un gémissement quand il se rendit compte qu'il avait les deuxièmes années de Gryffondor-Serpentard. Il vit Potter s'asseoir sur sa paillasse habituelle, en silence et observant quelques secondes la place vide qu'occupait son amie avant de fixer un point imaginaire sur le mur. Alors qu'il enseignait la théorie sur les différentes propriétés de la mandragore et son efficacité dans différentes potions, un énième cupidon entra dans sa classe. La créature ailée se dirigea vers Potter et commença à réciter un poème.
« Ses yeux sont verts comme un crapaud frais du matin … Ses cheveux noirs comme un corbeau, il est divin … C'est mon héros et c'est mon roi … Je voudrais tant qu'il soit à moi … Celui qui a combattu et vaincu… Le Seign…. »
Le Maître des Potions voyait son serpent serrer les dents et les poings tandis que d'autres, comme son filleul, riaient et se moquaient de lui. L'homme fut à peine surpris de voir le garçon sortir sa baguette et stupéfixer le cupidon, hurlant presque l'incantation dans sa classe. Il le vit attraper violemment la créature par une aile, la jeter hors de sa classe et refermer avec force la porte, la verrouillant d'un collaporta avant de retourner à sa place. Severus décida de consolider le sortilège que son serpent avait posé pour s'assurer que plus aucune créature ne vienne importuner son cours. La classe était silencieuse, tous regardaient Potter tenter de se calmer. La colère irradiait du jeune garçon.
« Je vous remercie, Mr Potter, de nous avoir libéré de toute cette nuisance, » dit calmement Severus.
D'autres ricanements se firent entendre et il fusilla son filleul du regard.
« Comme cela semble faire rire certains d'entre vous, je suppose que je n'ai pas besoin de vous expliquer la suite du cours et que vous pouvez dès lors passer à la pratique ! » Sa voix claqua comme une douche froide et les rires cessèrent. Severus agita sa baguette vers le tableau noir. « Les ingrédients dont vous aurez besoin sont au tableau, et les instructions page 87. Commencez votre potion … et en silence ! »
Il remarqua dans un premier temps que Potter ne bougeait pas mais ne dit rien et ne fit que le garder à l'œil. Le jeune garçon cherchait à garder son calme.
'Cela ne doit pas être le premier Cupidon qu'il reçoit,' pensa Severus.
Au bout de cinq minutes, il le vit se lever et se diriger vers la réserve d'ingrédients et rapporter le tout sur sa paillasse et commença à préparer sa potion en silence. Le professeur fit le tour des tables comme à son habitude, critiquant les chaudrons des Gryffondors, félicitant et donnant des points à ses Serpentards. Quand il arriva devant la table de Potter, il le vit écraser les fèves sopophoriques avec le plat de la lame de son couteau pour en extraire le jus.
« Mr Potter, » fit-il en croisant ses bras sur son torse. « Pouvez-vous me lire la septième ligne des instructions, je vous prie. »
« Coupez les fèves sopophoriques pour en extraire le jus, » fit le garçon d'une voix neutre.
« Alors pourquoi les écrasez-vous ? »
Severus jeta un regard noir à son filleul qui recommençait à ricaner, tuant son rire dans l'œuf et effaçant le rictus que le blond avait sur son visage.
« Les couper est difficile car elles ont la bougeotte, professeur. Les écraser est beaucoup plus simple et cela permet en plus d'en extraire plus de jus. »
Le Maître des Potions surprit tout le monde en faisant un petit sourire en coin.
« Cinq points pour Serpentard, Mr Potter. Continuez comme cela et on pourra faire quelque chose de vous. »
Il avait glissé discrètement sur la paillasse un flacon de potion calmante. Potter remarqua directement son geste et hocha silencieusement de la tête. Severus reporta son attention sur ses autres élèves pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'explosions de chaudron.
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Harry errait dans les couloirs à chaque moment de libre qu'il avait, il mangeait peu. Il n'avait pas faim. Cela faisait un mois depuis qu'Hermione avait été pétrifiée. Il avait finalement réussi à retourner dormir dans son dortoir et, grâce à son directeur de maison, il avait un semblant de paix. Mais il était malheureux, tout seul, sans son amie pour rire ou jouer d'un instrument. Il ne faisait plus rien qu'il faisait en général avec elle. Il n'en avait pas le cœur.
Alors il marchait dans les couloirs, seul.
'Harry,' fit la voix de sa mère au détour d'un couloir.
'Quoi ?'
'Il y a de l'eau partout ici. D'où est-ce que ça vient ?'
Harry observa plus attentivement les lieux où il se trouvait. Il était au deuxième étage à proximité des toilettes des filles, non loin de là où se trouvait la mise en garde de l'Héritier de Serpentard. Le concierge, malgré tous ses efforts, n'avait pas pu l'effacer.
'Cela vient des toilettes.'
'Quelqu'un a encore du vexer Mimi,' soupira Lily. 'Entre couper les robinets.'
'Je suis un garçon …'
'Et alors ?'
'Ce sont les toilettes des filles !'
'Et alors ?'
Harry soupira mais obéit. Il entra et coupa tous les robinets.
« Ici, ce sont les toilettes des filles, » s'exclama la voix du fantôme. « Dégage d'ici ! »
« Je suis juste venu couper les robinets, » répondit Harry dans un soupir. « Il y a de l'eau jusqu'au bout du couloir. »
« Ce n'est pas mon problème ! »
'Qu'est-ce qui s'est passé ?' demanda Lily.
Harry répéta la question.
« Quelqu'un m'a balancé un satané bouquin au visage ! »
« Oh ! Je suis désolé, » fit Harry. « Je ne suis pas venu pour ça non plus. Pourquoi lancer des objets sur les fantômes ? C'est débile. Cela ne vous fait absolument rien à part vous irriter … » Il se gratta l'arrière de la tête. « Au moins, la bonne nouvelle c'est que cela ne t'a pas fait mal. Ecoute, je vais nettoyer un peu tout ce désastre avant que Rusard n'arrive et pique une crise, d'accord ? »
Le fantôme de Mimi Geignarde regarda faire Harry, surprise. Il ne s'était pas moqué d'elle, ne l'avait pas insultée. Rien. Au contraire, il était poli et se proposait même de nettoyer ses toilettes pour ne pas attiser la colère de Rusard. Petit à petit, l'eau disparut sous les coups de baguette du Serpentard. Il sentait qu'il se fatiguait mais il s'en fichait. Au moins, il aurait peut-être un peu de chance de ne pas rêver du tout cette nuit-là. Il avait le sommeil agité depuis son dernier cauchemar, revivant sans cesse l'attaque d'Hermione et était hanté par ce visage immobile au regard fixe.
Il finit par trouver le fameux bouquin qu'on avait lancé à la tête de Mimi. Un calepin à la couverture noire. Cela ressemblait plus à un journal intime. Il était totalement trempé. Il le rangea dans son sac et continua son nettoyage des toilettes et ensuite du couloir. Il vit Mr Rusard approcher de lui pour le punir de faire usage de sa baguette dans les couloirs mais le concierge s'arrêta dans son geste quand il comprit que l'enfant ne faisait que du nettoyage volontaire. Il n'avait jamais vu cela.
« Etes-vous en train de nettoyer pour couvrir vos traces, Potter ? » demanda-t-il d'un ton suspicieux.
« Quand bien même ce serait le cas, je ne vous le dirais pas, » soupira le Serpentard. « Mais non, quelqu'un a énervé Mimi Geignarde et elle a causé l'inondation. Je m'ennuyais alors … j'ai décidé de me rendre utile. »
Il termina son nettoyage sous la surveillance de Rusard. Ce dernier avait été demandé confirmation au fantôme de la gamine dans les toilettes. Depuis, il réfléchissait sur le jeune Potter. Lui-même voyait la différence entre lui et ce foutu James Potter toujours prêt à faire des bêtises avec ses amis. Ce garnement n'aurait jamais rien nettoyé de sa propre initiative. Harry Potter n'était de toute évidence pas fait du même bois. Quand l'enfant s'éloigna des lieux, le concierge repartit de son coté.
Harry retourna dans son dortoir et ne sachant trop quoi faire, ignorant son camarade de chambrée comme à son habitude, il se coucha tôt et s'endormit comme une masse. Il n'alla pas au repas du soir.
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Après deux semaines, Harry vida une fois totalement son sac de cours dans une salle d'étude afin de remettre un peu d'ordre dans ses affaires pour retrouver entre autre chose une plume. Il retomba sur le journal qu'il avait trouvé dans les toilettes. Il l'examina distraitement, se demandant pourquoi on l'avait jeté sur le fantôme. Il était vierge, aucune inscription si ce n'est un nom gravé à l'arrière de la couverture. Tom Elvis Jedusor.
'Harry, ce nom ne m'est pas inconnu,' fit la voix de sa mère.
'Et ?'
'Je ne sais pas. J'ai un mauvais pressentiment à propos de tout ceci.'
'Considérant le fait que j'ai rêvé d'un journal identique,' fit lentement Harry. 'Moi non plus, mais dans l'état actuel des choses … Cela ne peut pas être pire que maintenant. Je vais chercher des informations sur ce Jedusor.'
Il se leva et se dirigea vers la bibliothèque et y passa de nombreuses heures durant les jours qui suivirent. Tom Jedusor avait été élève à Poudlard dans les années quarante et avait été félicité pour service rendu à l'école. Harry ne trouva rien de plus à son sujet. Il en soupira de frustration et se coucha brutalement sur sa table, tellement brutalement que son pot d'encre se renversa … sur le journal. Il étouffa un juron en relevant rapidement la bouteille d'encre à moitié vide. Il écarta rapidement ses affaires, séparant celles touchées des autres. Il sortit sa baguette pour les nettoyer une à une. Quand il arriva au journal, il se rendit compte qu'il avait absorbé toute l'encre sans en laisser la moindre trace.
'Est-ce que c'est normal ?' demanda-t-il à sa mère.
'Non,' répondit-elle après un instant. 'Ecris un truc dedans.'
N'ayant pas spécialement d'idée sur ce qu'il pouvait écrire, il trempa sa plume et commença à écrire.
'Je m'appelle Harry Potter'
Son écriture, devenue élégante à force d'écrire à la plume plutôt qu'avec les stylos et bics moldus, disparut pour être remplacée par une autre beaucoup plus fine et légèrement penchée.
'Bonjour Harry Potter. Je m'appelle Tom Jedusor. Comment es-tu entré en possession de mon journal ?'
Une fois la surprise de la réponse passée, le Serpentard reprit sa plume et la trempa à nouveau.
'Je l'ai trouvé dans les toilettes. Quelqu'un voulait, semble-t-il, le balancer dans une cuvette.'
'Voilà qui est … contrariant. Heureusement que mes souvenirs sont imprimés dans ses pages avec autre chose que de l'encre. Mais j'ai toujours su qu'il y aurait des gens qui ne voudraient pas qu'on lise ce journal.'
'Prends garde, Harry. Cela ne me dit rien qui vaille de continuer,' l'avertit Lily. 'Je n'ai encore jamais vu de journal ou un autre objet qui parle à l'exception du Choixpeau magique.'
Harry obtempéra.
'Eh bien, si vous vouliez que quelqu'un puisse lire votre journal, vous auriez du écrire dedans au lieu de l'enchanter….'
'Tu marques un point… Mais ce journal renferme les souvenirs d'événements terribles qui se sont passés à Poudlard.'
'Je suis actuellement élève à Poudlard et il se passe des choses étranges. Des élèves sont attaqués par un monstre et il semblerait que cela soit lié à l'Héritier de Serpentard et la Chambre des Secrets. Savez-vous quelque chose à ce sujet ?'
'Oui, je sais certaines choses à propos de la Chambre des Secrets. A mon époque, on nous a raconté qu'il s'agissait d'une légende, qu'elle n'existait pas. Mais c'était un mensonge. Lors de ma cinquième année, la Chambre a été ouverte et le monstre a attaqué plusieurs élèves. Et à la fin, en a tué une. J'ai attrapé la personne qui a ouvert la Chambre et elle a été expulsée. On m'a interdit de raconter cette histoire à qui que ce soit et le directeur, le professeur Dippet, a étouffé l'affaire. Il a été dit que la jeune fille est morte dans un tragique accident. On m'a discerné la médaille du mérite pour service rendu à l'école et on m'a forcé à ne jamais rien dire à personne. Mais je savais que cela pouvait arriver à nouveau. Le monstre vit toujours et celui qui l'a libéré n'a pas été enfermé.'
'Si le coupable a été attrapé, pourquoi ne pas l'avoir emprisonné ?' demanda-t-il à sa mère.
'C'est vrai que ce n'est pas nette, cette histoire … Qui était le coupable ?'
'Il arrive le même genre d'événements cette année. Il y a déjà eu quatre attaques. L'une des victimes est une amie. Heureusement, personne n'a été tué jusqu'à présent. Qui était le coupable à ton époque ?'
'Je peux te montrer si tu veux. Je peux te montrer mon souvenir de la nuit durant laquelle je l'ai attrapé.'
Harry s'appuya sur le dossier de sa chaise et se frotta le front. Il réfléchit. Une partie de lui, la partie Gryffondor, voulait dire oui, mais son coté Serpentard lui sommait de refuser par sécurité. Il reprit sa plume.
'Je préférerais que vous me le racontiez avec vos mots. Je ne suis pas très à l'aise à l'idée de laisser un journal m'absorber pour visualiser un souvenir. Déjà qu'écrire et discuter avec un journal n'est pas quelque chose que je fais tous les jours … Par sécurité, ne sachant pas toutes les implications de votre proposition, je préfère la décliner et rester sur une simple discussion.'
'Serais-tu un Serpentard ?'
'A ce qu'il paraît…'
'Tu en as l'instinct. Je peux t'assurer que tu ne cours aucun risque à visualiser mon souvenir.'
'Je n'ai que votre parole, Tom. Aucune certitude. Je préférerais que vous me racontiez avec des mots, s'il vous plait.'
'Très bien … J'étais en cinquième année à Poudlard. J'étais préfet à l'époque. Le professeur Dippet m'avait appelé une nuit dans son bureau et nous avons discuté au sujet de la pauvre fille qui est morte dans les toilettes. Le professeur Dippet voulait fermer l'école si on n'arrivait pas à attraper le coupable. Il ne voulait pas que d'autres élèves meurent. Je savais qui était le coupable. C'était un élève. Je suis allé le voir et je lui ai donné une chance d'avouer qu'il s'occupait du monstre qui attaquait les élèves. Comme il ne voulait rien entendre, j'ai tenté de tuer l'immonde créature mais elle s'est échappée. Quand j'ai voulu la suivre, l'élève s'est interposé. Naturellement, je l'ai dénoncé et il a été renvoyé.'
'C'était quoi, cette créature ?' demanda Harry, car Tom n'avait donné aucun détail sur cette dernière.
'Un horrible monstre. Il avait un gros corps noir et poilu et une série de pattes noires et fines. Ses nombreux yeux brillaient et il avait une paire de pinces acérées comme des lames de rasoir.'
'C'est bizarre. Cela sonne comme une araignée,' confia-t-il à sa mère. 'Hors je vois un serpent dans mes rêves…'
'Il y a définitivement un truc pas net là-dedans. Mais on ne sait toujours pas qui est le coupable …'
'Qui était le coupable, Tom ?'
'Rubeus Hagrid.'
'Quoi ?! Jamais de la vie !' s'exclama Harry. 'Hagrid aime certainement les créatures dangereuses mais il ne ferait jamais de mal à une mouche ! Il ne pourrait jamais vivre avec cela sur la conscience !'
'Je veux bien croire qu'Hagrid ait eu une acromentule comme animal de compagnie,' réfléchit Lily. 'Après tout, il a bien tenté d'élever un dragon dans sa cabane l'an dernier. Et je sais qu'il n'a pas fini ses études. Il n'a pas vraiment le droit d'utiliser la magie. Mais je n'ai jamais demandé pourquoi, c'est sa vie privée…'
'Mais une araignée peut difficilement passer pour le monstre de Serpentard ! Ce professeur Dippet était un idiot ! De plus, les acromentules, ainsi que bon nombre d'araignées, préfèrent mordre leur proie et les enrober dans leur fil de soie. Aucune n'a le pouvoir de figer leur victime ! Quand bien même il y en aurait une qui a un venin paralysant, la victime ne serait qu'une poupée de chiffon pendant un temps le temps d'évacuer le venin de son organisme.'
'Tu as raison, Harry. On sait que c'est un serpent le responsable. Un très gros serpent. On sait qu'il pétrifie ses victimes et qu'il est même capable de les tuer.'
'Je vais une fois refaire un tour dans le rayon des créatures légendaires dans la catégorie reptile,' dit Harry en se levant pour chercher quelques ouvrages afin d'identifier la créature, laissant le journal sur la table.
Quand il revint une dizaine de minutes plus tard et qu'il posa une grosse pile de livres sur la table, sa mère se fit à nouveau entendre.
'Dis-moi, Harry. Tu n'avais pas rangé le journal dans ton sac, non ?'
Le jeune Serpentard fronça les sourcils et fouilla ses affaires. Deux fois pour être sûr. Il regarda autour de lui les autres élèves de la bibliothèque, ils étaient tous penchés sur leur table, soit au-dessus de parchemins, soit lisant un livre. Il ne vit personne de suspect.
'Euh … Oh Voleur !' s'exclama Lily.
'Laisse tomber, maman,' soupira Harry. 'Ce serait une perte de temps et d'énergie. Concentrons-nous plutôt sur l'identification du monstre de Serpentard.'