Chapitre 28 : Vivre dans l'antre de la dragonne
Harry passa une excellente fin de journée de Noël. Il se détendit totalement et alla prendre une douche bien chaude avant d'essayer son nouveau violon. Il joua d'abord un morceau qu'il connaissait avant d'ouvrir un des livres que lui avait offert Hermione. Quand Mme Pomfresh entra, attirée par le bruit que faisait le jeune homme, Harry interprétait Bella Notte du dessin animé La Belle et le Clochard.
« Tu joues bien, Harry, » fit l'infirmière en entrant dans la chambre.
Harry sursauta.
« Euh … Merci, Mme Pomfresh. »
« Ta mère aussi jouait d'un instrument, » fit-elle avec un sourire.
« Du piano, oui. J'ai d'abord appris le piano. »
« Es-tu aussi doué qu'elle ? »
'Plus encore,' rit Lily. 'Je n'étais pas aussi douée que toi à ton âge.'
« Je ne sais pas. Je ne peux pas comparer, » mentit-il plutôt. « Mme Pomfresh, est-ce que cela vous dérange si on fait le check-up maintenant ? J'aimerais en finir avec toute cette histoire. Et je suppose qu'on ne vous laisse pas tranquille non plus à ce sujet. »
« Ne t'inquiète pas pour moi, mon petit, » fit Poppy en lui ébouriffant les cheveux. « Personne ne peut m'obliger à faire quelque chose si cela peut aller à l'encontre de l'un de mes patients. Tu es à vue d'œil en relativement bonne santé. Je peux le faire demain. Rien ne presse. »
« Mais je préférerais malgré tout en finir et passer à autre chose, » répliqua poliment le jeune homme.
« Très bien, Harry, » soupira-t-elle avec un sourire tout en sortant sa baguette. « Je vais commencer par t'examiner sur le plan physique, puis, ce sera au niveau psychologique. »
« Je suppose que cela devait arriver un jour ou l'autre, » soupira le garçon alors que l'infirmière lançait de nombreux sorts de diagnostics.
Elle ne dit rien face à ce dernier commentaire, notant mentalement que l'enfant était conscient de quelque chose. Un parchemin apparut à coté du garçon et elle l'examina attentivement.
« Harry, comment vis-tu chez toi ? » demanda-t-elle d'une voix neutre.
« Comme je peux, » répondit évasivement le garçon.
« Mais encore ? »
Elle lui fit un sourire bien qu'il vit qu'elle était crispé.
'Lâche tout en une fois, Harry,' lui conseilla Lily. 'Elle est très perspicace. Même si tu n'es pas tout de suite chez ton père, tu pourras peut-être être accueilli par une autre famille en attendant.'
« C'est pas la joie tous les jours. Toujours des corvées avec promesses d'une sacrée raclée si elles ne sont pas terminées. »
« Et la nourriture ? »
« Je mange les restes s'il y en a et que si mes corvées sont terminées. Et avec l'appétit de mon oncle et mon cousin, on ne peut pas dire qu'il y en ait souvent. Je me retrouve souvent à devoir voler de la nourriture mais jamais trop pour ne pas que cela soit suspect. »
Il la vit serrer la mâchoire.
« A cause d'un foutu elfe de maison qui ne voulait pas que je vienne à Poudlard cette année à cause d'un danger imminent, je me suis retrouvé enfermé dans ma chambre pendant un mois avec un seul maigre repas par jour que je devais partager avec ma chouette. Je n'ai pas reçu ma lettre de Poudlard et c'est pour cela que le professeur Snape a du venir me chercher … »
« … et que tu as atterri évanoui à l'infirmerie, » se souvint l'infirmière. « Tu étais dans un tel état. Sous-alimenté et déshydraté. »
« Je n'ai pas apprécié le transplanage, » avoua le garçon.
« Cela ne m'étonne pas. Il est fortement déconseillé de transplaner dans certaines conditions. »
« Il paraît, oui, » murmura Harry en repliant les jambes contre son torse et posant son menton sur les genoux. « Autre chose ? » demanda-t-il ensuite, curieux et pressé de finir.
« Tu as eu de nombreux os brisés …, » commença Poppy.
« Soit mon cousin et ses amis qui avaient comme objectif de me prendre pour cible, soit mon oncle et Tante Marge. Tante Pétunia un peu moins. Elle est plus du genre à crier et me frapper avec une poêle à frire si je brûle le petit déj' mais ce n'est plus arrivé depuis longtemps … »
« Très bien, » soupira l'infirmière, le cœur serré. « Harry, ôte moi d'un doute. Tu sais que ce n'est pas normal, n'est-ce pas ? »
« Oui, » répondit Harry en haussant des épaules. « Mais il semblerait, selon Dumbledore, que je doive absolument rester vivre dans ma famille pour ma sécurité… J'ai vécu comme cela toute ma vie. Je suis habitué. C'est juste cet elfe de maison qui a tout fait foirer en balançant le gâteau à terre avec la magie. Et le fait que le ministère a envoyé du courrier juste après n'a pas aidé. Dès qu'ils ont su que je ne pouvais pas faire de magie en dehors de l'école, ils en ont profité. »
« Et tu ne les envoies pas valser comme Severus ? » fit Poppy avec un léger sourire sur les lèvres.
« Je suis habitué par leur comportement à mon égard. Cela a toujours été comme cela. Et puis ce ne sont que des Moldus qui haïssent la magie. Avec le professeur Snape, c'est différent. »
« En quoi ? »
« Je n'ai pas envie d'en parler. »
« Il faudra que ça sorte, Harry, » essaya doucement l'infirmière. « Pour éviter des accidents explosifs comme ceux dont tu es responsable depuis le début de l'année. »
« Qu'il grandisse et arrête de se comporter comme un adolescent de quinze ans en mal de sa nemesis alors …, » fit Harry d'un ton détaché alors qu'il fixait ses pieds.
« Comment sais-tu pour son conflit avec James Potter ? » demanda l'infirmière. « Qui t'en a parlé ? » Harry garda le silence. « Est-ce que c'est la voix dans ta tête ? »
Elle le vit se tendre et la regarder dans les yeux. Il finit par hocher lentement la tête.
« Qui est cette voix, Harry ? » demanda-t-elle doucement. « Un homme ? Une femme ? »
« Une femme. »
« Est-ce qu'elle est dangereuse ? »
« Non. Enfin, si elle arrive un jour à sortir car tel est son souhait parfois, il y a des gens qui auront intérêt à se planquer car elle va leur dire ses quatre vérités. »
« Comme qui ? » demanda-t-elle curieuse voyant que le garçon était relativement ouvert à parler de la Voix.
« Ma famille, quelques élèves de Serpentards, certains professeurs. »
« Est-ce qu'elle a quelque chose à me dire ? » demanda Poppy.
'Euh …,' fit Lily, prise de court. 'Là, comme ça, non. Peut-être bonjour ?'
Harry pouffa.
« Elle dit bonjour par politesse mais elle n'a rien à dire, » dit-il simplement.
« Qu'est-ce qu'elle te dit en temps normal ? »
« On parle de tout et de rien. Tout ce qui attise notre curiosité peut être matière à discussion et parfois même débat. Et le débat est encore pire quand Hermione s'en mêle. »
« Ton amie, Granger, est au courant ? »
« Oui. Depuis l'an dernier. »
Poppy prit des notes sur un bout de parchemin. Harry l'observa faire quelques secondes mais ne dit rien.
« Depuis combien de temps l'entends-tu ? »
« La Voix ? Hmm, je ne sais plus trop. »
'Tu avais à peine cinq ans, mon chéri. Tu ne savais même pas comment tu t'appelais.'
« Elle dit que j'avais cinq ans. »
« Sais-tu d'où elle vient et qui elle est ? »
« Oui. »
Voyant que l'enfant ne développait pas sa réponse, contrairement au reste, elle comprit qu'il ne souhaitait pas le faire et s'insista pas pour le moment.
« Qu'est-ce que vous faites en général ensemble ? Vous devez bien avoir des activités. »
« Elle me pousse à donner le meilleur de moi-même. Elle m'aide aussi dans mes devoirs par moment, me conseille, me dit quoi faire quand je suis dans une situation délicate. Elle m'a appris le piano à sa manière et m'a parlé de beaucoup de choses. J'ai plus appris avec elle qu'avec tous les professeurs que j'ai croisés jusqu'à présent. »
« Harry est-ce qu'elle te force à faire des choses que tu ne devrais pas ? »
« Comme ? »
« Je ne sais pas, » réfléchit l'infirmière. « Faire du mal aux autres par exemple ou enfreindre le règlement ? »
« Jamais sans une bonne raison et toujours par altruisme. »
« Qu'est-ce que tu as fait ? » Elle le vit hésiter. « Harry, je te promets de ne rien répéter si je considère que c'est sans danger pour toi ou les autres élèves. »
« Elle m'a fait faire un baume de soin pour le professeur Snape l'an dernier, quand il a été blessé par le cerbère, » réfléchit le Serpentard. « Je suis aussi sorti du dortoir après le couvre-feu l'an dernier pour aider les autres. Une fois, c'était pour aider Hagrid. Il avait eu la brillante idée d'élever un dragon dans sa cabane. » L'infirmière pâlit et perdit son sourire. « La Voix m'a directement dit qu'il s'agissait d'un œuf de dragon sur le feu quand on lui a rendu visite. Nous l'avons convaincu de l'envoyer en Roumanie et Hermione et moi sommes monté sur la tour d'astronomie pour le confier à des amis d'un éleveur de dragons. L'autre fois, c'était en fin d'année avec l'affaire Quirell. Les adultes ne voulaient pas réagir et, avec la Voix, on savait que Voldemort était derrière tout cela. On savait qu'il voulait la pierre, alors Hermione et moi, nous sommes descendus. La Voix nous a même aidés à passer l'échiquier du professeur McGonagall. »
« Et cette année ? »
« Nous n'avons rien fait de spécial. Elle a juste composé un programme d'étude pour la DCFM parce que Lockhart est un bouffon qui ne sait rien du tout. Et comme j'ai des ennuis avec les autres Serpentards qui me cherchent, elle nous a appris, à Hermione et moi, différents sorts supplémentaires pour que l'on puisse se défendre et même contre-attaquer. »
« C'est une sorcière, je suppose ? » sourit l'infirmière.
« Oui. »
« Comment s'appelle-t-elle ? » tenta à nouveau Poppy pour connaître l'identité de la Voix.
« Je ne le dirais pas. »
« Pourquoi cela ? »
« Je ne veux pas, je n'ai pas envie qu'on me prenne pour un fou. Ou alors qu'on me la retire. Même si pour le moment, elle me tape sur le système et qu'on est en désaccord, je l'aime bien. Je n'ai pas envie qu'on lui fasse du mal. »
'Je suis touché, Harry. Merci,' dit Lily, émue, en entourant son fils d'un cocon d'amour.
« Qu'est-ce qui se passe, Harry ? » demanda l'infirmière, en le fixant avec des yeux ronds.
« Mme Pomfresh ? »
« Ton aura luit un peu plus fort, » expliqua-t-elle.
'Elle doit sans doute voir que je t'enveloppe de mon amour, mon chéri.'
« Elle suppose que vous voyez l'amour qu'elle me donne. »
« L'amour ? »
« Elle n'est pas là physiquement. Elle ne peut pas me faire de câlin ou me réconforter par sa présence physique. C'est ce qu'elle fait dans ce genre de situations. Une sorte de câlin mental, on va dire. »
« Elle t'apprécie beaucoup ? »
« Plus que vous ne pouvez imaginer. Elle est pour moi une mère exemplaire. »
« Si elle te fait autant de bien, je ne vois pas pourquoi on te la retirerait. »
Malgré cela, Harry refusa de divulguer l'identité de la Voix à l'infirmière. Il passa les jours suivants à s'occuper calmement dans sa chambre ou le bureau de Mme Pomfresh. Il continua à étudier différents sortilèges, de défense essentiellement ou pour aider à son quotidien. Il maîtrisa finalement les sortilèges de Désillusion, d'Attraction et de Répulsion. Il continua à jouer du violon et à peaufiner sa composition qu'il avait finalement terminée mais il n'était pas encore pleinement satisfait. Il fit aussi quelques potions sous l'œil attentif de Poppy, bien qu'elle n'était pas un maître en la matière comme Severus, au moins, elle pourrait intervenir rapidement en cas de problèmes.
L'infirmière avait donné son rapport médical au sujet du garçon, conseillant fortement Dumbledore de faire en sorte qu'il ne retourne pas chez ses tuteurs. Elle était hélas, comme le garçon l'avait dit, tombée sur un mur. Mais Minerva et Severus avait froncé les sourcils. Ce dernier avait même serré les poings en écoutant le rapport sur son état physique. Par contre, tous étaient intrigués par l'identité de la Voix dans la tête d'Harry Potter, mais un peu plus rassurés de savoir qu'elle n'était pas dangereuse. Pour personne. Juste qu'Harry se rebellait un peu contre elle en ce moment parce qu'il était dans cette période de sa vie où tous les enfants se rebellaient face à l'autorité. Et c'était juste d'autant plus explosif que le jeune Harry était presque seul pour supporter beaucoup de choses alors que des adultes devraient l'épauler.
En revenant dans son antre, n'ayant aucun patient, elle se dirigea vers la chambre du jeune Serpentard pour voir comment il allait. Il travaillait sur un texte qu'il avait déjà maintes fois retouché, tellement que le parchemin était froissé et le texte empli de ratures et corrections. L'enfant le recopiait minutieusement.
« Est-ce que je peux voir ? » demanda-t-elle, curieuse.
Elle le vit se mordre la lèvre inférieure, réfléchissant un instant, avant de finalement lui tendre une version plus au propre de son texte. Version qu'il espérait parfaite.
Dans la forêt enchantée, errait une panthère
D'une fourrure si noire qu'elle en était fière.
Aux yeux de tous, elle semblait si féroce.
Tout le monde, partout, craignait sa force.
Pourtant, un jour, son cœur revêche s'ouvrit
Et trouva sur son chemin l'amour de sa vie.
Deux êtres différents que tout séparait
Sauf l'amour et la magie qui les unissaient.
En effet, alors qu'elle sortait d'une clairière,
La panthère s'arrêta, figée devant une merveille.
Pour une belle biche à la robe claire,
Il tomba d'amour qu'il savait sans pareil.
Ils vécurent heureux, avec joie et sans peur
Jusqu'à ce que la forêt frémisse de frayeur.
La panthère partit pour en chercher la source
Et tomba sur un chasseur à la voix douce.
Alors qu'elle découvrit qu'elle attendait un petit,
La biche attendait avec impatience son mari
Mais en voyant sur son pelage noir la marque du chasseur,
Elle sut que son aimé était redevenu un prédateur.
Sans un regard en arrière, elle fuit le cœur brisé
Et disparut au loin pour pouvoir son bébé élever.
Elle rencontra un jeune cerf au pied d'un citronnier
Qu'elle connaissait alors qu'il n'était encore que daguet.
Avec patience le cerf écouta de la biche l'histoire
Et, noble et généreux, il lui offrit alors de l'espoir.
Sans peur il adopta le petit de la panthère
Et pour le protéger, cerf et biche se marièrent.
Un jour, le dangereux chasseur leur nid trouva
A cause de la trahison d'un sale rat !
Malgré sa force et sa taille, le cerf mourut d'un tir.
La biche et son petit étaient non loin à son dernier soupir.
Le chasseur approchait avec son sourire carnassier
Et parla à la biche dont il voulait le bébé.
La biche refusa et de son corps s'interposa.
Rapidement elle passa de vie à trépas.
Le chasseur s'approcha lentement du petit faon
Qui face au corps de sa mère était tout tremblant !
Mais l'esprit de la biche était toujours auprès de lui
Et ensemble, le chasseur ils firent fuir par magie.
Les années passèrent et le faon grandit.
Du fantôme de sa mère, il apprit la vie.
Un jour la panthère noire il rencontra
Et sut par sa mère que c'était son papa.
Hélas le monde ne vit que le petit Bambi
Et même de son père, il ne reçut que mépris.
De sanglots, le cœur du faon peu à peu éclata
Et au fond de la forêt, pour sa vie il se cacha.
Les jours passèrent et devinrent mois et années.
Le faon, face aux moqueries, de colère voulut éclater !
Mais la voix de son amie la lionne son esprit vint apaiser
Et le petit faon partit la tête haute et le port altier.
Mais prenez garde à la nature du petit faon
Qui devient peu à peu en grandissant
Le digne fils de la féroce et noire panthère
Qu'il ne cherche même plus à rendre fière.
Un jour où il explosera de colère, le glamour tombera
Et la jeune panthère donner le pardon jamais ne pourra !
Et tous verront que Bambi n'est autre que Baguera
Et même le père de culpabilité sombrera.
Ceci est l'histoire d'une famille brisée
Par un horrible chasseur depuis longtemps tué.
Et la petite panthère qui cherchait son père
Décida de s'enfuir le cœur aigri et amer.
Poppy lut les vers avec intérêt. Cela était triste et beau à la fois. Puis son cerveau s'enclencha et elle relia certaines informations entre elles. Au bout de sa troisième lecture, le gallion tomba et elle porta sa main à la bouche et émit un petit cri en jetant un regard étonné au jeune garçon devant elle. Il la regardait, indécis. Il était prêt à bondir.
« C'est magnifique, Harry ! » s'empressa de dire l'infirmière en voyant cela. « Vraiment ! C'est juste que … La biche et la panthère me font penser à deux personnes. Ta mère et un de ses amis. »
Harry ne dit rien et ne fit qu'hocher doucement la tête. En voyant cela, elle prit son courage à deux mains et se jeta à l'eau.
« Harry, ma question va peut-être te paraître complètement absurde mais … Est-ce que la Voix, est-ce qu'il s'agit de ta mère ? Est-ce qu'il s'agit de Lily ? »
'HALLELUYAH !' s'écria Lily. 'Enfin quelqu'un qui le découvre sans qu'on le lui dise !'
« Qu'est-ce qui vous fait dire cela, Mme Pomfresh ? »
« Tu sais, j'étais déjà l'infirmière de Poudlard quand tes parents étaient étudiants ici. » Elle reprit le poème. « La manière dont tu parles des animaux. La panthère, j'ai un doute, mais j'ai l'impression qu'il s'agit de Severus. Je sais que son patronus est une biche. Et je l'ai entendu dire une fois qu'il s'agissait de Lily. Le chasseur me fait penser à Tu-Sais-Qui, surtout quand tu parles de la marque du chasseur sur la panthère. Le citronnier, je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que tu parles de Dumbledore. Lui et son amour de tout ce qui contient du citron. » Elle pouffant légèrement à cette dernière phrase. « Le cerf est sans nul doute James Potter. Je me rappelle que Severus m'a parlé une fois d'un cerf qui l'a sauvé d'un loup. Et il s'agissait de James sous sa forme animagus. La lionne, j'opterais pour ton amie, Miss Granger. De plus, avec ce dont nous avons discuté ces derniers jours, quelques détails de ta vie me frappent d'autant plus que je les retrouve ici. »
'Elle a tout deviné ! Je suis démasqué !' Lily Evans fit une petite danse de la victoire dans la tête de son fils. 'Cela fait Poppy, Hermione et le Choixpeau ! Prochaine étape ton père !'
'Rêve !'
« Mme Pomfresh, avez-vous été répartie à Serdaigle ? » demanda Harry avec un léger sourire.
« Non, à Gryffondor. Mais le Choixpeau a bien failli m'envoyer à Serdaigle, » confia l'infirmière. « Alors ? Est-ce que Lily est dans ta tête ? »
« Oui, » répondit-il, légèrement anxieux de la suite des choses. « Mais je ne voudrais pas que cela s'ébruite. Cela ne doit pas arriver aux oreilles de Snape ! Je ne veux pas qu'il le sache. Il reviendrait la bouche en cœur pour discuter avec ma mère et n'en aurait rien à foutre de moi ! »
« Tu as vraiment une mauv… » Poppy s'interrompit brutalement. « QUOI ?! »
'Je crois qu'elle vient de réaliser,' fit Lily. 'Oh Merlin ! La tête qu'elle fait !'
Poppy relut le passage autour du faon.
« Le petit faon est le fils de la panthère, » murmura-t-elle. Elle redressa vivement la tête. « Harry, est-ce que … ? »
« Est-ce que Snape est mon père ? » interrompit le Serpentard tout en terminant la question de l'infirmière, bien que plus froidement maintenant que le sujet tournait autour de la chauve-souris des cachots. « Oui. Tout ce que vous avez supposé est juste. Mais je ne veux pas qu'il le sache. Je le voulais au début mais plus maintenant. Pas avec ce qu'il m'a fait. »
« Harry, Severus est un homme brisé par la guerre. »
« Ca, on avait remarqué. Mais cela n'excuse en rien son comportement ! Qu'il ne sache pas ne nous étonne pas ! Dumbledore est le seul homme vivant à savoir encore la vérité, je ne suis pas supposé le savoir moi-même, étant un orphelin. Mais Snape m'a pris en grippe dès le premier jour, avant même de me connaître il me vouait une haine égale à celle pour James et les autres Maraudeurs … C'est un enfoiré ! »
« Harry, je pense que tu ne sais pas vraiment ce que … »
« A part ce qu'il a subi entre les mains de Voldemort et ce qui s'est passé après que je sois arrivé chez les Dursley, je sais tout ce qu'i savoir de cet homme. Un enfant battu par son père. Il vivait dans le même quartier que ma mère. Il jouait du violon et faisait des claquettes. Très bon en potions, en sortilèges et en DCFM. Conflits fréquents avec les maraudeurs qui avaient les Serpentards pour cible et plus précisément mon père parce qu'il faisait le parfait bouc émissaire ! Je sais aussi que ma mère l'a quitté le soir même où il lui a avoué avoir pris la marque des Ténèbres. Je sais aussi que quand il a appris que ma mère était en danger, il a trahi Voldemort pour devenir espion pour l'Ordre du Phénix ! Je sais aussi que le dernier souvenir que nous avons de lui, un de mes propres souvenirs qu'elle a gardé à travers moi, on a vu Snape à Godric's Hollow. On l'a vu s'effondrer sur le corps sans vie de ma mère ! On l'a vu pleurer et crier juste avant qu'Hagrid m'emmène pour me conduire chez les Dursley ! »
Il se concentra sur sa respiration pour se calmer et éviter d'envoyer valser la sorcière. Elle n'y était pour rien dans sa vie infernale.
« Je pense, Mme Pomfresh, que je sais assez de choses sur cet homme ! C'est un enfoiré ! Et c'est pour cela que je ne veux pas qu'il sache ! Je ne suis qu'un enfant et je vois au travers de mes cauchemars les pires événements qui se passent dans ce château. L'une des pires images que j'ai eu à voir a été celle d'Hermione se ramassant un coup de massue en pleine tête de la part du troll des montagnes. La cervelle et le sang partout tout autour alors que son crâne était éclaté ! Et à chaque cauchemar, quand j'allais simplement me rafraîchir, il m'enlevait des points et me mettait en retenue alors que je ne contrôle pas ça ! Ce n'est pas quelque chose que je peux mettre en route ou arrêter sur commande ! Je suis toujours responsable ! Dès qu'il y a un problème, c'est moi qu'on accuse sans même entendre ma version des faits. C'est à cause de lui et de McGonagall que je n'ai aucune confiance aux adultes. J'ai du descendre affronter Voldemort, nom d'un chien ! A onze ans ! Heureusement que ma mère était là ! Cette année, il a pris conscience de certaines choses mais il ne m'utilise que comme puits de connaissances. La moindre nuit de cauchemar finit en interrogatoire minutieux. Mais en aucun cas, il se préoccupe de moi ! Juste de la sécurité de l'école, mais moi ? Moi ? J'en ai marre de tout cela ! J'aimerais qu'on arrête de croire que je suis un héros ou quelqu'un d'exceptionnel parce que j'ai vaincu Voldemort ! Parce que ce n'est pas vrai ! Je n'ai pas vaincu Voldemort, c'est ma mère ! C'est elle et uniquement elle ! »
Harry fondit en larmes après sa crise de colère et Poppy le prit dans ses bras et lui fournit une vraie étreinte maternelle comme il n'en avait plus sentie depuis longtemps tandis que sa mère lui faisait son petit cocon d'amour.
« Ca va aller, Harry, » murmura l'infirmière. « Cela va s'arranger. »
Ils restèrent comme cela longtemps et finalement, le jeune Serpentard, épuisé, s'endormit dans les bras de l'infirmière. Cette dernière s'en rendit compte au bout d'un instant et le coucha. Elle le borda et quitta la chambre.
Elle se dirigea furibonde vers la salle des professeurs où elle savait pertinemment qu'il y avait un meeting et y entra sans même frapper. Elle s'avança vers le professeur Dumbledore et lui donna une violente claque en plein visage, surprenant tout le monde. Le vieil homme, surpris, porta sa main parcheminée vers son visage qui portait alors une marque bien rouge et douloureuse.
« Poppy ? » fit-il, incertain. « Qu'est-ce que cela veut dire ? »
« Pour Harry, » répondit-elle avec colère. « Et vous savez très bien pourquoi ! »
Elle quitta alors la salle sans ajouter un mot. Tous les professeurs se tournèrent alors vers le vieux mage, le regard interrogateur mais ils n'eurent aucune réponse, Dumbledore secoua la tête et haussa les épaules. Il ne voyait vraiment pas pourquoi l'infirmière venait de lui donner une gifle.