Chapitre 25 : Inquiétudes
Harry se réveilla au son de son réveil qu'il avait également enclenché même pour ce matin de Noël. Le réveil en sursaut de l'année précédente l'avait suffi. Il se leva au calme et prit ses affaires pour aller rapidement se doucher. Il profita de cinq bonnes minutes supplémentaires sous l'eau délicieusement chaude de la douche alors que la salle de bain était calme et paisible. Les autres Serpentards dormaient encore ou émergeaient à peine du sommeil. Il savoura ce moment de calme, sachant pertinemment qu'il ne durerait pas. Malfoy ferait comme à chaque fois tout pour pourrir sa journée.
Il soupira alors qu'il coupait l'arrivée d'eau. Il se sécha précautionneusement et s'observa quelques instants dans le miroir. Il se brossa lentement les cheveux, l'esprit vide. Il appréciait aussi ce silence intérieur. Il s'habilla rapidement et se tourna une dernière fois vers le miroir. Il plongea son regard émeraude dans celui de son reflet et fit un petit sourire.
« Joyeux Noël, Maman, » dit-il simplement avant de sortir.
'Joyeux Noël Harry,' fit cette dernière calmement.
'Je suis désolée de m'être emporté de la sorte hier, Maman,' dit-il après quelques instants.
'Ce n'est rien, Harry,' répliqua-t-elle lentement alors qu'elle diffusait tout son amour à travers le cœur de son enfant pour l'entourer dans son merveilleux cocon. 'Je … Je crois que je comprends. C'est sur toi que reposent de nombreuses choses. Et je ne suis pas là physiquement pour t'appuyer et te supporter alors que cela serait bénéfique pour toi. Personne ne te croit parce que tu n'es encore qu'un enfant alors que tu es tellement plus que cela. Beaucoup plus mature pour ton âge. Et …' Elle soupira. 'Je peux concevoir que cela devienne lourd pour toi quand je vois toute l'injustice dont tu es la victime. Ca et la frustration que ton père se comporte ainsi envers toi.'
'Je suis sûr que si je lui dis maintenant que je suis son fils, il va se marrer, se moquer de moi et me jeter avec des retenues pour le reste de ma scolarité …'
'Tu exagères.'
'Réfléchis à l'homme qu'il est devenu et ose me dire que j'exagère ! Avec moi, il est toujours injuste et il adore me mettre en retenue ! J'ai parfois l'impression qu'il ne cherche que ça !'
'Harry …'
Elle soupira mais n'ajouta rien alors que le jeune Serpentard refaisait sa malle et la rangeait dans sa poche. C'était devenu son petit rituel du matin et en ce jour de Noël, il n'allait pas changer ses habitudes même s'il l'avait avoué à tous ses professeurs la veille. Il se dirigea vers la salle commune. Il vit de nombreuses piles de cadeaux au pied de l'arbre de Noël et les inspecta rapidement pour trouver la sienne. Bien petite comparée à celle des autres mais il s'en fichait un peu. Il la prit et alla s'installer sur une table dans un coin de la salle commune en attendant le réveil des autres Serpentards. Il sortit un morceau de parchemin et se mit à écrire.
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Severus se leva en grognant. Ce matin comme chaque année était le pire pour lui car il allait devoir supporter des enfants qui s'extasient devant leurs cadeaux. Alors qu'il prenait sa douche rapide, il sentit les alarmes du domaine Serpentard s'enclencher. C'était le seul jour de l'année où il n'en disait rien car c'était pour tous jour de fête et célébration. Des enfants totalement surexcités à l'idée d'ouvrir leurs cadeaux et de les montrer aux autres. Il enfila ses robes noires et prit son précieux café du matin pour se donner du courage avant de partir pour la salle commune de Serpentard. Il avait pris avec lui son nouveau livre de potions qu'il avait acheté deux semaines plus tôt et qu'il n'avait pas encore eu le temps de lire.
Quand il entra, il remarqua tout de suite Potter assis à une table réfléchissant les yeux rivés sur un parchemin tout en triturant une plume entre ses doigts. Son amas de cadeaux encore emballés juste à coté de lui. L'enfant ne le remarqua pas trop concentré par ce qu'il faisait. Le Maître des Potions hésita à venir lui parler de la veille mais décida finalement de le laisser tranquille.
'Pour une fois qu'il ne fait pas de bêtises … Profitons de ce calme tant que c'est encore possible…'
Il s'installa dans le fauteuil près du feu et ouvrit son ouvrage. Il jeta régulièrement des regards en coin vers son serpent mais ce dernier ne bougeait pas, grattant simplement le parchemin de sa plume par moment.
Petit à petit, les autres Serpentards entrèrent dans la pièce et le saluait silencieusement tout en se dirigeant vers leur pile de cadeaux, certains s'y agenouillant, d'autres les emportant vers un endroit plus confortable. Mais tous patientant – plus ou moins – calmement que le dernier arrive pour pouvoir les ouvrir. Ils étaient une petite quinzaine à être restés à Poudlard cette année. Un record. Il se demandait pourquoi sans pour autant interroger ses élèves sur la raison. C'était leur vie privée.
Le dernier arrivé fut, sans surprise, son filleul, Drago. En le voyant, tous les Serpentards, à l'exception d'un, réprimèrent leur commentaire et tous se précipitèrent sur leurs cadeaux pour en arracher l'emballage, le prince des Serpentards le premier.
Enfin, tous … sauf un.
Severus observait maintenant le fils Potter toujours penché sur son parchemin, la tête posée dans sa main, totalement inconscient de l'effervescence qu'il y avait autour de lui. Il semblait dans son monde à lui, calme et concentré. Le vieux Serpentard releva un sourcil mais ne commenta pas. Il se replongea dans son ouvrage et sur les différentes propriétés du venin de grenouille bleue. Il fut tiré de sa lecture une dizaine de minutes plus tard par la voix de son filleul relativement agressive. Il leva les yeux et le vit devant le jeune Potter qui le fixait les poings serrés. Drago venait de lui arracher son parchemin.
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Harry écrivait une nouvelle chanson alors que sa mère jouait un petit air dans sa tête. Il entendit vaguement les autres entrer peu à peu dans la salle commune mais ne leur jeta aucun regard. Il était détesté de tous, pourquoi devrait-il les saluer ? Il restait sur sa composition, s'inspirant de sa vie et de celle de sa mère tout en avouant tout à mot caché. C'était presque féerique. Un petit conte moldu écrit en vers. Personne ne pourrait croire qu'il s'agisse de la réalité. Mais il avait envie de dire d'une certaine manière ce qu'il avait sur le cœur. Il allait partager cela avec Hermione dès la rentrée et lui demander son avis.
Il fut interrompu dans son activité par une main pâle qui lui arrachait le parchemin, faisant déraper sa plume sur la fin et un long trait d'encre traversa la surface tandis qu'une voix lente et ennuyeuse réveilla une sourde colère. Il leva ses yeux pour croiser le regard acier de sa nemesis.
« Qu'est-ce que tu fais, Potter ? » demanda Malfoy. « Tu es le seul à ne pas ouvrir tes cadeaux. Ils ne sont pas à ton goût ? Trop nuls pour le Saint et Parfait Potter ? »
Le prince de Serpentard posa son regard sur le parchemin et lut les premières lignes emplies de ratures. Un rictus mauvais et moqueur se posa sur ses lèvres.
« Tu te prends pour un poète ? C'est nul ! On dirait un conte moldu de très mauvais goût ! »
« Ferme ton clapet, Malfoy et rends-moi ça ! » fit Harry en se levant calmement bien que les poings serrés pour éviter de sauter à la gorge du blond.
« Non, » ricana ce dernier suffisamment fort pour attirer l'attention de tous. Il se pencha sur le parchemin. « Dans la forêt enchantée, errait une panthère … D'une fourrure si noire qu'elle en était fière … Aux yeux de tous, elle semblait si féroce … Tout le monde, partout, craignait sa force … »
Malfoy s'éloigna d'Harry qui tentait de récupérer son parchemin. Il continua sa lecture dans le silence de la salle commune de Serpentard sans remarquer que Snape se levait et approchait.
« Pourtant, un jour, son cœur revêche s'ouvrit … Et trouva sur son chemin l'amour de sa vie … Deux êtres différents que tout séparait … Sauf l'amour et la magie qui les unissaient … En effet, alors qu'elle sortait d'une clairière … La panthère s'arrêta, figée devant une merveille … Pour une belle biche … »
Drago fut interrompu brutalement quand le parchemin lui fut arraché des mains. Il leva des yeux surpris pour croiser le regard sombre et noir du Maître des Potions.
« Vingt points en moins pour Serpentard, Mr Malfoy, » fit ce dernier de sa voix douce et menaçante à la fois. « Pour avoir déranger Mr Potter et vous être moqué de lui de la sorte. »
« Mais monsieur …, » tenta le blond avant d'être interrompu par un doigt long et fin.
« Vous avez volontairement cherché Mr Potter et ce devant moi, Mr Malfoy. Ne le niez surtout pas ! Mr Potter était calmement assis à sa table depuis mon arrivée et n'a rien fait à personne ! »
« Mais Professeur, » s'exclama Malfoy, indigné. « C'est injuste ! »
« Venez avec moi dans mon bureau, Malfoy ! » fit sèchement le serpentard en se redressant de toute sa hauteur. « Je vais vous apprendre ce qui est juste et ce qui ne l'est pas ! »
Le prince de Serpentard lança un regard noir à Harry qui avait assisté à la scène en silence. Il regarda Snape et Malfoy se diriger vers l'entrée. Le professeur de potions se retourna.
« Miss Harper, continuez à surveiller vos camarades pendant que je règle ce souci. »
« Oui, professeur, » répondit la préfète en inclinant la tête.
Et Snape disparut avec un Malfoy blanc de colère et d'appréhension. Harry se rassit à sa table en soupirant. Il tourna son regard vers ses cadeaux encore intouchés. Il ne les ouvrit pas tout de suite toutefois, trop perturbé intérieurement par l'expression de très grande joie de sa mère qui hurlait et criait de contentement. Il se plongea quelques secondes en lui pour la voir faire une danse de la victoire. Cela paraissait étrange de voir une adulte agir ainsi.
'Maman ?' fit-il, incertain de la marge à suivre.
'Harry ?' dit-elle en s'arrêtant dans son mouvement, un immense sourire sur les lèvres. 'Qu'est-ce que tu fais ici ?'
Le jeune homme releva un sourcil.
'C'est ma tête …'
'Oui mais … Tu as des cadeaux à ouvrir ! File, mon fils !'
Et elle repartit dans une danse de la victoire en criant des 'Enfin', 'Quelle douce revanche', 'Severus qui se réveille', …
'A ta place, je ne rêverais pas trop,' dit simplement Harry en sortant de son esprit pour ouvrir finalement ses cadeaux. 'Tu pourrais être déçue…'
Il déballait son premier cadeau de taille moyenne qui, au vu de l'écriture, venait d'Hagrid. Il s'agissait d'un album photo. Il l'ouvrit et vit des photos de sa mère et de James Potter avec d'autres personnes. Des souvenirs d'écoles et d'un peu après leurs études. Il y en avait beaucoup de James avec les maraudeurs, pas que cela le dérange mais, même si l'homme l'avait adopté pour sa sécurité, il n'était pas son père. Hélas dans l'album, il n'y avait qu'une seule photo de sa mère en compagnie de son père, justement dans la salle de musique. Il sourit en la voyant.
'Maintenant, j'ai une vraie photo de mes deux parents,' pensa-t-il avec joie.
'Hagrid t'a fait un merveilleux cadeau,' approuva Lily avec un sourire.
Il referma soigneusement l'album alors qu'une jeune femme s'installait devant lui à sa table.
« Tu vas avoir de sérieux ennuis, Potter ? » fit-elle.
« Je n'ai rien fait, Préfète Harper, » répliqua-t-il calmement en portant sa main à un autre cadeau, beaucoup plus petit.
« Je sais. Malfoy va sûrement avoir une retenue … ou deux … Il les mérite clairement avec tout ce qu'il te fait baver ! Mais … » Elle porta son regard sur le cadeau que venait d'ouvrir Harry. « Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-elle en relevant un sourcil.
« Ca ? » fit Harry en relevant la main un bâton blanc avec les deux bouts cotonneux. « Un coton-tige. C'est un objet moldu qu'on utilise pour se nettoyer les oreilles. »
« Ta famille t'offre ça ?! »
« Oui, » haussa des épaules le jeune homme.
« Mais je croyais que … »
« Je vais t'apprendre une chose, Harper, » soupira le jeune homme. « Il ne faut jamais croire tout ce qu'on lit. »
Harry se leva et jeta la 'carte' des Dursley ainsi que le coton-tige au feu sous le regard de tous. Il revint ensuite s'installer pour ouvrir le cadeau suivant qui venait d'Hermione. Il retrouva deux livres de partitions pour violon. Un abordait les grands classiques de Disney que la jeune fille lui racontait et que parfois sa mère connaissait et qu'il avait pu voir à travers quelques souvenirs d'enfance de Lily. L'autre rassemblait quelques grands morceaux de la musique classique. En feuilletant ce dernier, certains morceaux vinrent se jouer de mémoire dans sa tête car il les interprétait déjà au piano. Il sourit. Il pourrait en jouer plus facilement sans avoir à trop tâtonner pour trouver quelle note irait le mieux au violon pour réinterpréter les morceaux qu'il connaissait. Ce n'était pas toujours aussi simple.
Il posa les livres sur le coté avec son album photo pour ouvrir le dernier cadeau. C'était le plus gros de sa pile. Et c'était celui de sa mère.
'Alors qu'est-ce que tu m'as offert ?' demanda-t-il pour la forme tout en le déballant.
Il ouvrit une boîte en carton. Il se figea les yeux grands ouverts emplis d'émotion. Il avait devant lui un étui qu'il reconnut comme étant celui d'un violon.
'Un violon ?!'
'Oui, mon chéri,' sourit Lily. 'Joyeux Noël, Harry !'
'Joyeux Noël, Maman !'
Harry sortit l'étui de la boîte et l'ouvrit lentement. Il écarta le linge doux et protecteur et étudia du regard son nouvel instrument.
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Severus était en colère contre son filleul et le lui fit bien ressentir. Il le punit de toute la durée des vacances. Il allait lui faire comprendre certaines choses. Faire des corvées de nettoyage devrait lui remettre les idées en place. Il venait de le renvoyer dans sa salle commune avec promesse de bien pire s'il allait encore ennuyer le jeune Potter. Drago était parti en rogne mais il savait qu'il obéirait.
Il se rendit compte qu'il tenait toujours en main le parchemin sur lequel le gamin travaillait et le lut par curiosité, se souvenant des quelques bribes qu'avait narquoisement récité son filleul. Tout comme lorsqu'il l'avait vu le jour où il avait dû le surveiller lorsqu'il faisait son devoir, il reconnut le coté brouillon du travail. Mais il devait admettre que pour un premier jet, avec toutes les ratures présentes et les corrections et surcorrections, le jeune Harry Potter avait composé un excellent poème. Un peu fantaisiste et triste. Mais très beau. Il plaignait la petite biche et la comprenait. Le plus important était son petit même si cela devait lui briser le cœur. Il regrettait juste de ne pas savoir la suite, le poème était inachevé.
Il soupira et le plia soigneusement avant de retourner dans la salle commune à son tour. En entrant, il avisa son filleul du regard. Il était au coin du feu et jetait des regards haineux à Potter mais ne faisait rien. Il le vit légèrement pâlir quand il se rendit compte que Severus venait d'entrer à nouveau dans la pièce. Potter, quant à lui, était debout devant la table les yeux rivés sur un cadeau qu'il avait reçu.
'Il a enfin songé à les déballer…'
Il le vit sortir d'un étui sombre un magnifique violon vert sombre aux gravures d'argent. L'archet lui-même était fait dans ce gris métallisé. Il vit un léger sourire sur le visage de son serpent alors qu'il rangeait son instrument dans son étui noir. Severus s'approcha du garçon et lui tendit son parchemin.
Il vit le garçon lever les yeux et croiser son regard, le visage impassible. Le Maître des Potions maintint son masque d'indifférence en place. Il porta son regard sur les cadeaux de son serpent et y vit les deux livres de violon avant de le replonger dans ses deux émeraudes qu'il connaissait si bien et qui étaient maintenant le dernier vestige de la personne qu'il aimait. Il se fustigea mentalement à cette pensée sans rien laisser paraître tandis que Potter récupérait son parchemin.
Severus avisa l'heure et demanda à tous de ranger leurs affaires et de se préparer pour aller dans la Grande Salle. Il avisa les mouvements du jeune Potter du coin de l'œil et serra la mâchoire. Devant tout le monde, il sortit de sa poche sa malle et l'agrandit d'un coup de baguette afin de ranger ses nouvelles possessions dedans. Il le vit également la réduire et la remettre dans sa poche.
« Mr Potter, » dit-il calmement en arrivant à sa hauteur. « Je veux vous voir dans mon bureau après le petit déjeuner. »
« Si vous le souhaitez, professeur, » fit le jeune avec une voix dénuée d'émotion alors qu'il rangeait sa baguette dans sa manche.
« Oui, je le souhaite, Mr Potter, » fit Severus.
L'homme en noir accompagna ses serpents dans la Grande Salle et s'installa à la table des professeurs. Toutes les tables avaient repris leur place. Minerva s'installa à côté de lui.
« Bonjour Severus, Joyeux Noël. »
« Joyeux Noël, Minerva, » la salua-t-il par politesse.
« Comment va votre dos ? »
« Je survivrai. »
« Et Potter ? »
« Je n'en sais rien. Je lui ai demandé de me rejoindre dans mon bureau après le repas. Quand j'ai demandé à mes serpents de ranger leurs cadeaux et de se rassembler pour venir ici, il a sorti valise de sa poche pour les ranger dedans. »
« Alors c'est vrai ? » fit l'animagus d'une voix inquiète alors qu'elle regardait le jeune garçon manger, installé au bout de la table des Serpentards, loin des autres.
« Je le crains, Minerva. Je crois que … » Il soupira. « C'est difficile de l'admettre pour moi mais … Je crois que j'ai fait une erreur avec lui. »
« Il n'est pas comme son père, Severus. »
« Je sais, il est comme elle. » Il garda le silence quelques secondes. « Il lui ressemble plus que je ne peux le supporter. »
Ils mangèrent en silence quelques instants.
« A qui croyez-vous qu'il s'adressait hier soir, Severus ? » demanda McGonagall.
« Je vous demande pardon ? »
« Il a dit qu'il ne voulait plus entendre quelqu'un, » expliqua-t-elle. « Qui croyez-vous que ce soit ? »
« Je n'en ai aucune idée. Mais je vais lui demander. J'espère juste qu'il ne va pas se braquer comme il le fait de plus en plus ses derniers temps. Ses colères … »
« … sont dangereuses, oui. » McGonagall frotta son dos à ce souvenir. « Je me souviens de mon propre vol plané… »
« Il est puissant, déjà pour son âge. Et très débrouillard. »
Malgré lui, Severus ne put s'empêcher de mettre un peu de fierté dans sa voix. Ce garçon était son serpent et non un des lions de sa collègue comme il aurait dû être selon lui. Minerva se tourna vers lui, étonnée.
« Seriez-vous en train d'admettre qu'un élève est compétent, Severus ? » demanda-t-elle avec un léger sourire en coin.
Le Maître des Potions grimaça légèrement mais répondit avec honnêteté.
« Je suis obligé d'admettre que Potter est un relativement bon élève. Et il nous a montré ces derniers temps sa force et certaines de ses compétences. Mais aussi son manque de confiance aux autres. Il est renfermé. Je dois admettre que le fait que seule Miss Granger est capable de le calmer m'effraie. Si jamais il la perd, il pourrait mal tourné. »
« Pourquoi dites-vous cela ? »
« L'explosion d'hier. Si votre lionne avait été là, je suis persuadé que cela n'aurait jamais été aussi loin. Cela m'inquiète beaucoup. Je n'ai pas pu m'empêcher de les observer tous les deux. Miss Granger est l'ancrage de Potter, s'il lui arrive quelque chose, je pense que Potter perdrait les pédales et déchaînerait sa colère autour de lui. Et il n'y aura plus personne pour l'arrêter. Voilà ce qui me fait peur. Bon sang ! Il n'a que douze ans et nous fait valser comme si nous étions de vulgaires poupées de chiffon ! »
« Vous avez raison, Severus, » fit Minerva après un moment de réflexion, son regard posé sur la table des Serpentards. « Je vais en parler avec Miss Granger quand elle reviendra. Ce serait bien de savoir comment elle fait pour le calmer … »
« Je crois que même si elle vous répond, on n'y arrivera pas, Minerva, » soupira le Serpentard.
« Severus ? »
« Miss Granger a quelque chose que nous n'avons pas. » Il plongea son regard onyx dans les yeux verts sombres de sa collègue. « La confiance de Potter. »