Jan : Pays-Bas / Lachlan : Écosse.
Alors... Littéralement. Tout frais, tout chaud ! Je viens tout juste d'en mettre le point final.
A la base, j'avais pris par défaut un thème (analyses) mais j'étais inspirée... que dalle. Heureusement, une amie assez câlée m'a donné mieux !
L'autre version est dispo' sur la page FB, même si elle n'est pas finie.
Bonne lecture !
Demande de Lily-of-the-Northern-Valley
Propositions : "Ils débattent sur qui paye la conso- /shot/ (Non mais avec deux radins pareils...)" et "Dépistage/préservatif"
Retenue : "Il [Pays-Bas] payait des navires de pirates majoritairement écossais pour couler des bateaux anglais et espagnol histoire de sécuriser son commerce"
98- Écosse & Pays-Bas – Commerce.
Sur la table, une poche de cuir rebondie était l'objet d'un vif débat entre celui qui donnait et celui qui recevait.
- Y a pas le compte, siffla celui-ci.
Ils auraient pu porter des capuchons, des vêtements passe-partout, prendre place d'un bouge infâme où les buveurs seraient tellement imbibés qu'ils ne se souviendraient pas de leurs visages.
Mais non.
Les dorures parsemant les habits, mais pas de velours. Ça prenait l'eau, ces bêtises-là.
- On avait choisi ce montant. Aucune raison d'en changer.
- Ça, c'était avant que le nombre augmente. Et avec lui, le prix.
Ils se fusillèrent du regard, l'un l'autre, refusant de courber l'échine.
- Je croyais que tu était toujours près à embêter ton frère, quel qu'en était la somme ?
- Arthur, oui. Mais c'est des autres flottes dont je te parle. Des humains.
Cette mention les fit grincer des dents ensemble.
Les différents gouvernements acceptaient de fermer les yeux sur les affrontements inter-représentants, étant impossible à stopper, mais ils appréciaient très peu de perdre des vies humaines en dommages collatéraux.
Apaiser les familles coûtait cher.
- Je ne peux pas mettre plus. Moi aussi, j'ai un budget.
De sa voix implacable, Jan statua les faits. Il se désintéressa de l'Écossais au profit de sa pipe qu'il bourra de tabac de qualité. Il allait craquer une allumette mais fut pris de court par le bruit caractéristique et l'odeur de soufre.
Il la récupéra des doigts de Lachlan et alluma sa charge.
- Ça ne change rien aux bourses.
- Écoute, ce connard a balancé une cargaison inestimable de cigares, juste sous mon nez, cracha-t-il. Dieu sait combien j'ai envie de lui arracher les yeux pour m'en faire une soupe ! Mais l'Espagnol est devenu plus présent et leur soi-disant rivalité est en train de se changer en concours de bites modèle armada !
Sa rage était telle que des étincelles de magie s'échappaient de lui et s'écrasaient sur la table, promesse d'un incendie.
- Ah, donc tu n'as pas décidé d'arrêter de fumer, se moque Jan.
- Aucun risque.
La lueur dans les yeux verts était tellement sauvage qu'elle provoqua un frisson chez son vis-à-vis. Et pas un désagréable…
- Mais je ne veux pas risquer une mise-à-pied ou une guerre parce que les Anglais pensent que les eaux ne sont qu'à eux !
Ils se turent, buvant leurs choppes.
Autour d'eux, la vie humaine suit son cours, indifférente aux tractations sombres.
- Bon, tu veux quoi ? Soupira finalement Jan. pas plus d'argent, ça, ça m'es impossible.
Lachlan passa ses mains sur son visage, soupirant à son tour.
- Sinon, je fais une exception et tu me payeras plus tard ?
Il était dubitatif, mais de là à savoir duquel des deux il ne croyait pas, c'était une autre histoire.
Ils étaient épuisés. Le regard qu'ils s'échangèrent suffit pour qu'ils s'en rendent compte.
D'un même geste, ils se levèrent. La bourse avait disparue sous le pourpoint du contrebandier depuis quelques minutes, déjà.
- J'ai une chambre à deux pas d'ici, déclara le fumeur de pipe. Tu reprends la mer quand ?
- À l'aube. Tu n'es pas le seul à réclamer mes services.
Ils firent le trajet sans dire un mot, Jan marquant le chemin. Leur arrangement ne tenait pas à grand-chose : le plaisir de gêner Angleterre pour l'un et la bosse du commerce de l'autre. Moins de concurrents, plus de possibilités.
L'argent régnait sur le monde.
Et quand, cette nuit, leurs corps s'étreindront, que leurs lèvres s'embrasseront, que leurs mains se caresseront, ils garderont le silence, les soupirs s'éteindront avant de quitter leurs lèvres.
Quand Écosse reprendra la mer avec son équipage, les cales pleines de marchandises variées, plus ou moins déclarées, il fixera l'horizon, repensant aux diverses routes que son cadet pouvait emprunter.
Il avait été payé, il devait réaliser l'affaire. Avec un peu de chance, il parviendra à le bloquer tout seul sans mortel dans les environs.
Ça arrivait. Espérons cette fois que son pantalon sera sur sa taille et non à ses chevilles…
Lachlan sourit férocement à cette idée.
Travailler pour Jan, c'était ce qu'il y avait de mieux.
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