Nils Vik : Norvège / Søren : Danemark
Bonne lecture !
Demande de Black-cherry8
Edit : gros fail, une fois de plus, j'ai remplacé ce chapitre par celui de Jokes. Merci à TheFireHana pour me l'avoir fait remarquer... Une semaine plus tard xD
89- Norvège & France - L'art prenant vie.
Nils fit tinter la clé dans la serrure de sa galerie d'art, l'air blasé, comme toujours. Derrière lui, les caisses s'amoncelaient au rythme des livreurs, chaque choc le faisant grincer des dents.
Heureusement pour lui, son demi-frère ne faisant pas parti de l'équipe et il pouvait avoir le petit espoir de retrouver les œuvres en un seul morceau.
Il ouvrit la porte en grand, la faisant grincer sur les rails présents, puis pénétra dans le bâtiment, les laissant procéder. À la place, il alla s'enfermer dans son petit bureau après avoir ramassé le courrier.
De son réduit, il entendait les mouvements alors que la précédente exposition était rangée dans les caisses et que la suivante en sortait.
Malgré les conseils et autres remarques, il n'y avait pas eu beaucoup d'achat, le style ayant été qualifié de « trop brutal ». Pour contrebalancer, il avait décidé de se concentrer sur des œuvres plus classiques, plus douces. Elles dégageaient un peu la même aura que les peintures de Monet, du moins se sentait-il aussi apaisé et un peu rêveur en les contemplant.
Nils sortit de ses pensées alors qu'on toquait contre la paroi du mur, sa porte accordéon ayant tendance à sortir de ses rails, sinon.
-Les gars ont fini, m'sieur Vik. Il faut signer le bordereau.
S'extirpant de derrière son bureau, le marchant d'art le rejoignit pour signer et le raccompagner à la sortie, avec le reste de l'équipe, les saluant.
Il n'avait plus qu'à traîner la lourde porte en fer et tourner le verrou. Ses frères et l'artiste arriveront dans un peu plus d'une heure afin de finaliser la mise en place, puis il pourra rouvrir la galerie pour le reste de la journée.
Mais d'abord, il avait des papiers à remplir.
-Abîme seulement cette photo, Søren, et je te jure que je te revends au marché noir, promit Nils d'une voix plate.
Le blond en question pouvait toujours en rire, il était évident que la menace avait fait mouche. Dommage qu'il soit le plus costaud de tous, on ne pouvait donc se passer de ses muscles.
Au milieu de la salle, l'artiste, un certain Tinö au nom compliqué, avait dû attaquer ses phalanges à force de se ronger les ongles. Et l'espèce d'obsession qu'était en train de développer son frère Berwald ne devait pas l'apaiser.
Mais heureusement pour tout le monde, l'exposition fut bientôt prête et on put faire sortir de là monsieur maladresse. Et le petit-frère. Et Berwald. Avec Tinö. Pourquoi pas, après tout…
De nouveau seul, Nils se fit un thé pendant qu'un vent chaud s'engouffrait dans la galerie d'art par la porte enfin grande ouverte.
Il alluma la caméra de surveillance afin d'être prévenu de chaque entrée et sortie. Par expérience, il savait que rester planté au milieu des œuvres avait plutôt tendance à faire fuir qu'attirer.
Et il avait encore à faire avec l'assurance…
La nuit était tombée, la lune glissait sur le sol de béton, affleurant les pieds de bronze des statues et se reflétant dans le cadre des photos.
Les peintures, quand à elles, étaient trop éloignées des vitres pour être frôlées par les rayons lunaires, baignant dans la lueur verte de la sortie de secours, leur donnant un air étrange et inquiétant.
D'autant plus inquiétant lorsqu'une des peintures se brouilla soudainement et parut gondoler, se distordre, gonfler, gonfler…
Une main sortit subitement de la surface, la crevant presque.
Plus lentement, le reste du corps suivit et, bientôt, un homme blond aux cheveux mi-longs et ondulés, se tenait devant le tableau, le fixant sans le voir. C'était un beau paysage, mais il s'y ennuyait. Alors, à la place d'y rester, il avait décidé de le quitter momentanément.
Souriant malicieusement, il emprunta la sortie de secours, sans se soucier de déclencher l'alarme.
Nils avait été tiré du lit par un appel de la société de sécurité qu'il employait, et se trouvait actuellement sur son lieu de travail, emmitouflé dans un large cardigan de laine, les cheveux emmêlés et sans ses lunettes.
Il fixait depuis vingt bonnes minutes son tableau préféré sans comprendre la situation.
L'alerte avait été lancée par l'ouverture de la sortie de secours mais, arrivé sur place, le marchand d'art n'avait pu remarquer que le changement de la peinture. Rien d'autre n'avait bougé.
C'était une scène campagnarde, un simple pique-nique solitaire avec un seul homme comme personnage, qui fixait l'extérieur de son univers pour vous happer de son regard d'un bleu merveilleux, telle une invitation à le rejoindre profiter de ce soleil.
Mais, autant le pique-nique était toujours là, le soleil luisait toujours, autant il manquait ce gentilhomme à l'air enchanteur.
Son cœur se tordait étrangement à cette absence.
C'était cette œuvre-là qui l'avait attiré et convainquit de changer d'exposition.
-Oh, il semblerait que je n'ai pas vu le temps passer, déclara une voix inconnue.
Se retournant, Norge eut la surprise de découvrir l'homme du tableau à la seule différence qu'il avait l'air de s'être bien amusé vu ses pommettes rouges, ses yeux brillants et ses vêtements débraillés.
-Mais si j'avais su que quelqu'un d'aussi mignon m'attendait, je me serais dépêché !
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