Court, comme toujours avec les objets. Et je refuse toute association avec ce texte D:
Bonne lecture !
Demande de saorie-chan.
Impératif : comique et du M chelou. (J'ai bon, dis ?)
80- Prusse & miroir – Le reflet de mon âme.
Prusse sortit de la douche en chantant, peu intéressé à l'idée de déranger qui que ce soit. De toutes façons, il était dix heures et nous étions mardi, il ne devrait pas y avoir grand-monde !
Il avait laissé sa grande maison à son frère et il s'y sentait comme un étranger après être passé tout ce temps côté est.
Et puis, il avait aussi droit à de l'intimité, que diable !
S'essuyant les cheveux, il croisa son regard dans le grand miroir du dressing. Un large sourire joueur prit place, tranchant sur sa peau de neige. Et si il s'amusait un peu ? Après tout, il n'y avait personne ici et il avait du temps à revendre !
Fort de sa décision -et vaguement honteux- il laissa tomber à terre sa serviette, l'admirant frôler ses membres avant de toucher le parquet. Il n'y avait plus aucun obstacle entre le miroir et lui, maintenant. Et rien qu'à cette idée, il se lécha les lèvres.
Il avait toujours détesté son apparence. Il s'était fait traité un tel nombre de fois de démon qu'il en avait perdu le compte. Et maintenant que les temps modernes étaient arrivés, il découvrait que les couleurs ne tenaient pas sur ses cheveux dépigmentés, que les lentilles lui irritaient les yeux et que les auto-bronzants lui provoquaient des irritations. Et encore un millénaire à ressembler à un cachet d'aspirine démoniaque. Joie.
Ses longs doigts suivirent le trajet d'une goutte d'eau, frôlant son torse jusqu'à son nombril. Son toucher se fit plus léger alors qu'il le dépassait pour aller sur la cuisse, mais il ne put aller plus loin, alors il déposa sa main sur son reflet, le fixant à s'en brûler les yeux.
Avec un peu d'effort, il pouvait imaginer d'autres couleurs, flouer cette ressemblance pour une autre et ainsi donner un peu plus de challenge à ce qui allait suivre… Car, tout seul, c'est du plaisir égoïste, on se contente de répondre à un besoin primaire, alors qu'avec une autre personne, voire plus… il fallait donner pour recevoir. La générosité était toujours bien récompensée, particulièrement lorsqu'on était imaginatif.
Sous ses yeux, des couleurs changèrent les teintes trop claires, lui permettant de se focaliser uniquement sur la nudité présente, offerte, qu'il lui fallait cueillir avec attention.
Sa langue revint glisser sur ses lèvres avant d'entourer son index et son majeur, les nappant de salive pour mieux accrocher les tétons qu'il égratignait déjà de ses ongles.
S'asseyant lentement, Gilbert ne se quitta pas du regard une seule fois, s'amusant à se séduire, à jouer avec ses nerfs alors qu'il refermait les cuisses pour dissimuler sa virilité un instant avant de les rouvrir quasi violemment, un sourire moqueur étirant les traits de son visage.
Il se jouait de lui-même.
Presque hésitant, il empoigna cette verge désireuse, la pressant dans sa main. Il allait falloir mériter cette délivrance ! Mais, déjà, la brûlure du désir s'accumulait dans son bas-ventre, brouillant réflexions et envies, le focalisant uniquement sur cette main trop fraîche sur son érection, qui le malmenait d'une manière exquise.
Comme pour l'adjoindre à la patience, son autre main caressant l'intérieur de ses cuisses.
À force de chevauchées avec ou sans selle, cette partie n'était pas aussi sensible que celle des humains de cette époque, mais il y restait quelques points particuliers à titiller qui eurent tôt fait de le mener plus près de la jouissance encore, mais différemment.
Si il arrêtait cette caresse, cet afflux de désir s'estomperait aussi vite qu'il était venu. C'était des braises à attiser, encore et encore, avant de pouvoir profiter correctement de l'incendie.
Gilbert jeta un œil à ce reflet différent du sien et eut un gargouillement appréciateur en le voyant aussi pantelant et au bord du gouffre. Il était à bout mais il comptait bien repousser les limites plus loin encore, à l'inconscience, presque.
Son propre corps trop pâle se parait de plaques rouges disgracieuses au fur-et-à-mesure que le désir faisait bouillir son sang et que ses oreilles bourdonnaient tel un essaim géant.
Ses ongles s'accrochaient convulsivement, le faisant grogner, mais il était partit trop loin pour se reprendre et empêcher les fines plaies.
Son souffle lourd peinait à quitter ses poumons, se bloquant dans son larynx et s'étalant sur la surface réfléchissante, floutant cet autre lui.
Mais il ne le regardait plus, de toutes façons, ses yeux presque révulsés, ses mains s'agitant de façon désordonnée, se cognant entre elles, retirant autant le plaisir que la douleur.
Et, enfin, lorsqu'il se permet d'abaisser ses barrages, de profiter pleinement de cette brûlure, il se sentit partir d'autant plus, s'écroulant sur le sol sans s'en rendre compte.
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