Aileas : Britannia / Siobhan : Gaule
Bonne lecture !
Demande de Aelig
Bonjour/ Bonsoir à tous.
Récemment, une "review" m'a été posté pour me rappeler que certains des textes de ce recueil ne correspondent pas à la charte du site (particulièrement le premier).
Sauf que je n'ai pas envie de censurer mes textes.
Que préférez-vous ? Je censure lesdits textes ? Je supprime en vous invitant à aller le lire sur un des sites sur lesquels je publie ?
Bref, pour cette raison, je vais devoir arrêter les lemons et autres scènes plus "poussées", sous peine de sanctions.
Merci de votre attention :)
74- Gaule & Britannia – Entretien.
Elles se toisèrent, mal à l'aise.
Assises à une table de taverne, engoncées dans des robes bien loin de leurs tenues de guerrières, elles tentaient de se trouver un sujet de conversation.
Autour d'elles, ça parlait beaucoup, ça chantait même, ça buvait. Ça vivait.
Et, au milieu de ce spectacle de vie, elles semblaient être deux statues de cire, incapable de parler ou de se mouvoir, incapable de penser ou d'aimer.
Du moins, jusqu'à ce qu'elles se décident.
-Britannia.
-Gaule.
Les hostilités étaient lancées.
Sous le regard amusé des habituées du lieu, les deux femmes marmonnaient des insultes d'une voix pâteuse, ne paraissant pas trop consciente… de tout, en fait.
De l'impression qu'elles donnaient, du lieu où elles se trouvaient, de la situation dans lequel elles étaient…
Leurs jolies parures étaient froissées et tâchées de nourritures et de boissons, leurs belles coiffures étaient défaites, quelques mèches s'en libérant, leurs bijoux attiraient l'œil de plus d'un voleur à la tire, leurs mines martiales étaient chiffonnées et elles sentaient l'alcool à dix pieds de là.
Ah, elles étaient belles, les nations rebelles !
D'une main maladroite, Siobhan attrapa le cruchon d'ale, renversant tout sur son passage, bien décidé à s'en verser une nouvelle coupette. Ou sur elle, selon son degré d'ébriété. Tout était possible.
-T'es vraiment une incapable, ricana stupidement Aileas, guère mieux.
-Ta gueule, marmonna-t-elle en réponse.
Leurs langues pâteuses alourdissaient leurs élocutions les rendant presque incompréhensibles pour quiconque tenterait de saisir les mots au vol. mais qui s'en donnerait la peine, franchement ? Pour quiconque, elles n'étaient que deux soûlardes sans identités et bien trop riches.
Malgré cela, les voleurs se tenaient tranquilles, comme mis mal à l'aise par leur aura de nation.
Ce n'était jamais une bonne idée de voler un représentant. Certains prétendaient qu'on se retrouvait maudit, d'autres que c'était la descendance qui l'était. On n'avait pas la moindre idée, au fond. Mais personne n'avait vraiment envie d'essayer, nul ne voulait savoir.
-P… pourquoi on est arrivé là ? Balbutia la Gauloise.
-Sais pas. Mais c'était drôle, gloussa sa collègue.
Elles gloussèrent toutes les deux, se resservant toujours plus, sous le regard admiratif de certains hommes qui n'en croyaient pas leurs yeux face à une pareille consommation. Les nations étaient vraiment des êtres à part !
Le propriétaire, lui, se frottait les mains, une sacrée somme allait lui tomber dans les poches dès que ces soûlardes quitteront son établissement. Enfin, si elles y arrivaient, ce qui serait une toute autre paire de manches, à n'en pas douter ! Elles aimaient trop la cervoise…
-On pouvait parler de quoi ? Bâilla la Gauloise.
-Parce que t'arrives à parler ? Riait toujours Britannia.
Elle parut réfléchir longuement, mais à vrai dire, elle tentait juste de remettre son esprit dans le bon sens et de percer les voiles qui floutaient sa réalité.
Pas facile, à une heure pareille et à un tel état d'ébriété…
D'ailleurs, elle abandonna très vite, préférant se resservir. Et elle ne fut pas la seule, bien au contraire.
C'est en chantant des hymnes paillards qu'elles déambulaient dans le petit bourg, les habitants hésitants entre rire et leur réclamer le silence. Elles se tenaient l'une à l'autre pour ne pas tomber, sans doute, mais aucune n'était suffisamment fiable pour que cela fonctionne et elles ployaient souvent le genou violemment, les jetant presque au sol, accentuant leur bonne humeur factice.
Elles avaient oublié la raison de leur réunion, occulté leurs différences, leurs enfants, leurs partenaires sexuels, leurs origines. Tout.
Dans la joie de l'ivresse, elles étaient sœurs de boisson, liées par les grammes d'alcool, envers et contre tout. Envers et contre tous.
Elles disparurent dans les bois, laissant le ton de leurs brailleries, bien que ça ne les rendait pas plus discrètes.
Lorsqu'elles se réveilleront, plus tard, elles auront la vague sensation qu'un village entier dansait la bourrée entre les parois de leurs crânes, le nez rempli d'une horrible odeur entre le vomi et l'alcool de mauvaise qualité, les vêtements de travers, les cheveux débraillés et des feuilles jusqu'à des recoins incongrus qui les surprendront.
-Pourquoi on est là ? Marmonna Britannia en recrachant un peu de salive et beaucoup de poussière.
-La vraie question est plutôt : où on est ? Râla Gaule en se relevant avec difficulté.
-Oh, moi, je vais me contenter du pourquoi, énonça glacialement Scandinavie, ses armes la cernant.
Voracity666