Encore une foutue galère TT
Bonne lecture~
Demande de Yuu Kirkland
Corrigé par Angelscythe
19- Italie du Nord & Angleterre – Tendresse.
-Angleterre, Angleterre !
L'appelé soupira alors que la silhouette italienne devenait visible. Il reposa son baladeur afin de le garder intact et s'en éloigna pour la même raison.
La paire de bras l'enserra doucement alors que Feliciano babillait joyeusement, ponctuant ses propos d'expressions italiennes à un Arthur stoïque qui fixait le mur en face sans émotion apparente.
Francis se retrouvait au lit une fois de plus, le bilan de santé guère reluisant, ce qui inquiétait son meilleur ennemi qui n'osait pas se l'avouer, ainsi que son petit frère, et bien d'autres nations. Et depuis, d'une manière qui l'intriguait encore, Arthur se retrouvait à s'occuper de l'artiste rêveur, même si c'était plutôt l'inverse.
-Que veux-tu que je te fasse comme douceur aujourd'hui ? Pépia le plus jeune.
Cette phrase, bien qu'innocente, troubla l'Anglais par son plausible double-sens. Se flagellant de sa perversité -tout était de la faute de Francis- il acquiesça et le regarda disparaître dans la cuisine qui lui devint alors pièce interdite, bien qu'il soit chez lui.
Si il était révolté au début, il avait fini par abandonner, la résistance italienne n'était plus à faire ni à démontrer. Et puis il tenait à sa vieille louche, hé !
Lorsque les petits gâteaux se trouvèrent à dorer dans le four, Feliciano se pelotonna contre l'Anglais résigné qui n'osait pas s'avouer la joie qu'il ressentait à ce contact. Il en allait de son image !
Le latin pépiait tranquillement, racontant tout un tas d'anecdotes auxquelles Angleterre adressa une oreille distraite, l'esprit ailleurs. Malgré ça, il répondait toujours aux interrogations soudaines et s'amusait des déboires des autres nations, s'attirant de glapissements indignés par son attitude.
-C'est une recette que Antonio m'a donné récemment, expliquait Feliciano.
Ils s'étaient installés dans la cuisine, les gâteaux entre eux, une boisson à la main.
-Il m'a dit qu'une vieille dame l'avait assommé et qu'il n'eut son salut que par l'arrivée de Romano !
-Pas capable de se libérer d'une vieille, ricana Arthur. Voilà un corsaire bien brave !
-Ne te moque pas de lui ! Tonio est trop poli pour son bien, voilà tout. Et puis il la connaît depuis qu'elle est née donc il se voyait mal l'envoyer paître ! Surenchérit l'Italien.
Son vis-à-vis haussa les épaules, portant son verre à la main alors qu'il savait très bien qu'il serait incapable de refuser son aide à l'un de ces citoyens, même ceux qui n'avaient la nationalité que depuis moins de deux générations.
-Tu me laisseras dormir avec toi ? Lui demanda-t-il soudainement.
Le manque de pudeur de l'Italie manqua de lui faire avaler de travers et il dut lutter pour reprendre son souffle alors qu'un verre d'eau lui était tendu.
-C'est une tentative de meurtre, c'est ça ? Articula-t-il une fois calmé.
Le regard peiné en face de lui le fit soupirer et il tendit le bras pour ébouriffer les mèches châtains, lui faisant retrouver le sourire.
-Tu crois que grand-frère va rester alité longtemps ?
-Grand-frère ? Tu parles de France ? Ce n'est qu'une petite grippe, les mauvaises herbes sont les plus dures à arracher, tu le sais bien.
L'image sembla le rassurer et il reprit son goûter, grignotant ses gâteaux avec un entrain renouvelé. Au fond, il ne fallait pas grand-chose pour lui remonter le moral. Des paroles rassurantes, de la (bonne) nourriture et... pour l'un une guitare, pour l'autre de quoi exercer son art.
Mais ce n'est pas pour cette raison que la véranda était devenue digne de l'atelier de grands artistes. Non, non. Arthur avait envie d'arrêter la broderie qui lui usait les yeux, au profit de la peinture et de la sculpture et... et... c'était quoi ce truc ?
-De l'argile. Tu n'en as jamais vu ?
-Bien sûr que si ! Mais chez moi l'argile n'a pas cette couleur !
-Il en existe de la blanche et d'autres encore...
Bon d'accord, c'était un autre des sanctuaires de l'Italie du Nord qui semblait prendre ses aises de plus en plus dans son manoir millénaire.
Il le laissait bidouiller avec ses tubes et ses palettes pendant qu'il donnait de la tendresse à son jardin sans s'attirer de moquerie, au contraire de bien des nations de son entourage.
-Tu as vraiment la main verte ! Le complimenta son invité. Mes roses ne sont pas aussi belles, pourtant j'y prête attention.
-Prêter attention n'est pas suffisant. Une plante a aussi besoin d'amour.
-Oh ! Je comprends ! Lorsque je rentrerai j'irai leur chanter un hymne à l'amour !
Soupirant à cette décision idiote, Arthur rempota ses freesias, le surveillant du coin de l'œil en train de papillonner d'une plante à l'autre et leur adressant ce qui semblait être des compliments en italien, ou dans l'un de ses dialectes.
Lorsque le soir vint, la fraîcheur l'accompagna d'une pluie fine qui força les nations à profiter du salon victorien et de son confort.
Jeu de dames, jeu d'échec, lecture en solitaire ou ouvrages, le silence était apaisant et ne gênait aucun des deux.
Confortablement installé dans son canapé aux couleurs sombres, Arthur était plongé dans les œuvres de Shakespeare jusqu'à ce que du mouvement le sorte un peu de sa transe et qu'il rabatte son bras libre autour du cou de Feliciano qui se pelotonna alors contre son torse, entortillé dans un plaid vieillot.
Il ne cherchait pas vraiment à lire, les battements profonds du cœur du Britannique le berçant, mais ça ne l'empêchait pas de murmurer tout bas certains des vers, Arthur lui répondant sur le même ton.
Vous pouvez toujours me proposer des idées de couples :3
Voracity666