Bonne lecture !
Demande de youyouyousra. youyou. 3
Niek : Luxembourg / Bieke : Belgique
110- Italie du Sud & Belgique – La fraîcheur de l'eau.
Romano sentait ses muscles lui brûler mais il était hors de question pour lui de ralentir le rythme de son vélo !
Le vent lui fouettait le visage et lui tirait des larmes, décoiffant ses mèches châtain, mais pour tous les kilos de moucherons qu'il avalera, il ne freinera pas !
Il n'était pas vraiment en retard, bien sûr, et s'il continuait à cette vitesse, il aurait cinq minutes d'avance !
Il aperçut finalement sa destination au loin et freina des quatre fers, les mâchoires crispées et les doigts presque blancs sur le guidon.
C'est dans un nuage de poussière qu'il s'arrêta et sauta à terre, remettant de l'ordre dans sa tenue avec rapidité. Elle allait surgir d'une seconde à l'autre !
Abandonnant son vélo sur le sol, Romano se précipita auprès de la porte et s'y planta, accrochant un large sourire à ses lèvres.
Il eut à peine le temps de terminer de se mettre en place que le panneau s'ouvrit et laissa la place à une jeune fille à la robe volante qui sourit à son tour en l'apercevant.
- Romano ! Tu es là ? Depuis combien de temps ?
- Oh, quelques secondes, à peine. J'étais dans le coin et je me suis dit que j'allais passer te saluer ! Déclara-t-il d'un ton dégagé.
- Vraiment ? Mon frère m'a parlé d'un nuage de poussière… Tu ne t'es pas fait mal, au moins ?
Il se renfrogna sous la taquinerie. Niek avait toujours eu le regard perçant. Et il ne l'appréciait pas beaucoup.
- Du coup, qu'est-ce qui t'amène dans le voisinage alors que tu habites de l'autre côté de la vallée ?
- Je n'ai pas le droit de vouloir venir te rendre visite ? Soupira-t-il. Je suis forcément obligé d'avoir des comptes à rendre ?
Il râla dans sa barbe pendant que son amie gloussait joyeusement en fond, amusée par son caractère et son attitude puérile.
- Allez, idiot, viens. Avec un temps aussi radieux, le ruisseau doit être agréable. Allons y plonger nos pieds.
Elle l'attrapa par la main et tira dessus pour l'encourager.
Ce ne fut pas compliqué de le convaincre, de toute façon, car Romano sentait tous ces regards dans sa nuque, ceux des frères de la jeune fille, qui les fixaient obstinément avec l'envie secrète de le faire disparaître de la surface de la Terre. Enfin, secrète… Ils lui avaient craché en face. Mais loin des oreilles de leur chère sœur.
- C'est parti, acquiesça-t-il.
Le soleil était haut dans le ciel mais il faisait quand même frais, les faisant frissonner de temps à autre et éviter l'ombre.
- Je voulais t'apporter des fleurs, avoua l'Italien.
Il avait les mains au fond des poches et fixait l'herbe sous ses chaussures, boudeur.
Il n'avait jamais été quelqu'un de très souriant et c'est pire encore lorsqu'il est en période de stress. Comme c'était actuellement le cas.
- Et pourquoi ne l'as-tu pas fait, dans ce cas ?
De l'eau jusqu'aux mollets, Bieke avait abandonné ses bras et ses chaussures sur le bord du ruisseau et elle relevait sa robe pour ne pas la mouiller. Le soleil dans son dos lui conférait une aura douce qui allait de pair avec le sourire qu'elle lui adressait en tout temps.
- J'en ai pas trouvé. Ou elles étaient moches, conclut-elle en poussant un soupir défaitiste.
Elle relâcha sa jupe, la laissant frôler la surface de l'eau, alors qu'elle se tournait vers lui, pendant son sourire pour une mine songeuse.
- Pourquoi souhaitais-tu m'en offrir, d'ailleurs ? Ce n'est pas vraiment ton genre, quand on y pense…
- Bah… pour te faire plaisir ? C'est la procédure habituelle, non ? En tout cas, c'est ce que raconte Antonio…
- « Procédure » ? Releva Bieke en haussant un sourcil.
- Pour te faire la cour, s'empourpra-t-il en réponse, détournant le regard. Il s'est foutu de moi, c'bouffeur de tomates, hein ?!
- Oh, tu veux me séduire ? Pouffa-t-elle.
Elle quitta le ruisseau, les pieds gelés et tachés de vase, se rapprochant de lui jusqu'à pouvoir passer la main sur sa joue.
- Que dirais-tu d'attendre encore quelques années, gamin ?
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